Les partisans d’un amendement constitutionnel visant la sécession de la Californie du reste des États-Unis viennent de recevoir du secrétaire d’État californien la permission de recueillir des signatures pour que la question soit proposée lors du scrutin de 2018 qui se tiendra dans cet État. Le mouvement indépendantiste californien, surnommé Calexit, a donc jusqu’au 25 juillet pour recueillir les 585 407 signatures d’électeurs inscrits nécessaires pour que la question figure sur les bulletins de vote en novembre 2018. Bien que la question de la sécession de la Californie ait déjà fait l’objet de débats, le mouvement Calexit qui prend maintenant forme a vu le jour dans la foulée de l’élection de Donald Trump à la présidence. Un récent sondage Reuters/Ipsos révélait que près d’un électeur californien sur trois appuyait l’idée de l’indépendance de la Californie.
S’il obtient l’appui des électeurs, le processus s’amorcerait par un amendement de la constitution de l’État en vertu de laquelle la Californie est une partie indissociable des États-Unis et la constitution étasunienne la loi suprême de l’État. Si elle est approuvée, la proposition prévoit la tenue d’un référendum en mars 2019 pour demander aux électeurs s’ils veulent que la Californie devienne un pays indépendant.
Mais même si la proposition est acceptée par l’électorat californien, rien ne serait pour autant gagné. La sécession exigerait un amendement de la constitution des États-Unis nécessitant l’appui des deux tiers du Congrès et des trois quarts des autres États.
La Californie, c’est près de 40 millions d’habitants et le premier État américain sur le plan du produit intérieur brut (PIB) qui surpasse d’ailleurs, soulignons-le, celui de la Russie. C’est aussi le siège d’universités de prestige, d’importants pôles technologiques et centres de recherche. Advenant la sécession, mine de rien, la Californie deviendrait la sixième économie mondiale.
Selon les partisans de la sécession, les États-Unis d’Amérique représentent trop d’éléments qui heurtent les valeurs de base californiennes, et le maintien du statut d’État fera en sorte que la Californie continuera de subventionner les autres États « à notre propre détriment et à celui de nos enfants. » La Californie mérite mieux, selon eux.
L’argumentaire des sécessionnistes (voir le site Web) s’articule autour de neuf thèmes, soit : la paix et la sécurité; le processus électoral et la gouvernance; les échanges commerciaux et la réglementation; la dette et les impôts; l’immigration; les ressources naturelles; l’environnement; la santé et les soins médicaux; l’éducation.
Reste à voir l’accueil que réserveront la Maison-Blanche et les autres États aux velléités d’indépendance de la Californie. Déjà, dans les États du Washington et de l’Oregon, certains groupes songent à entreprendre une démarche semblable au Calexit. Et peut-on croire que l’administration Trump sera réceptive à l’idée?