Légalisation du cannabis : Le flou du projet de loi sur la culture à des fins personnelles

cannabDepuis qu’il a été déposé, le projet de loi sur la légalisation du cannabis (de son vrai nom Loi concernant le cannabis et modifiant la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, le Code criminel et d’autres lois) fait beaucoup jaser. Impacts possibles sur la santé et la sécurité publiques, mais aussi (et trop à mon avis) du nouveau champ fiscal qui s’ouvre et suscite la convoitise des gouvernements.

On parle cependant peu de tout un champ d’application de la loi qui est la culture à des fins personnelles. En fait, dans le projet de loi C-45, on trouve bien peu d’indices sur la culture à des fins personnelles « récréatives ». Dans son article 4 b) on peut lire qu’il sera interdit de « cultiver, multiplier ou récolter plus de quatre plantes de cannabis au même moment dans sa maison d’habitation, ou offrir de le faire. » Autrement dit, il sera permis d’en cultiver quatre. Puis, à l’article 6 a), on lit qu’il sera interdit de « cultiver, multiplier ou récolter, dans sa maison d’habitation, toute plante de cannabis d’une hauteur de plus de cent centimètres, à l’exclusion de toute partie qui n’est pas habituellement exposée à l’air. » On limite donc la taille des plants à un mètre. C’est bien tout ce qu’on en dit.

Concernant la limite de quatre plantes par ménage, et la limite d’un mètre par plante le législateur semble adopter une approche normalisée.

Le problème c’est qu’il n’y a pas à proprement parler de norme pour la culture du cannabis. La source des semences plantées (auto récoltées ou achetées d’un semencier spécialisé), la variété (il y en a des centaines) le terreau (c’est une plante qui a ses exigences sur le plan botanique), la saison de culture (il y en a d’idéales et des pourries, on le sait) sont là des facteurs qui influencent le produit obtenu en fin de saison.

Or, l’imposition d’une limite de possession à 30 grammes de cannabis séché (ailleurs dans le projet de loi) à des fins personnelles ne correspond pas à la réalité des cannabiculteurs. Il est rare qu’un plant donne moins de 27 grammes (une once), une moyenne prudente serait de 50 grammes. Donc 50X4=200 grammes, et voilà la limite franchie.

Il y a aussi la question de la hauteur maximale des plantes fixée à un mètre qui manque de réalisme. Un « bon plant » fait habituellement près de deux mètres, souvent plus. Ce serait donc dire qu’un cannabiculteur qui constate qu’un plant dépasse un mètre devrait le tailler pour se conformer à la loi. Principe bien connu en culture du cannabis, ce qu’on perd en hauteur, on le gagne en largeur. Et on retourne donc à la limite problématique de possession de 30 grammes.

Souhaitons que ceux et celles qui se prononceront sur le projet de loi prendront en compte ces réalités et verront à corriger les incohérences.

Mais allons plus loin et posons-nous quelques questions sur ce que sera le cadre commercial de la production à des fins personnelles.

Parlons de l’accès aux semences. L’utilisation de semences auto récoltées présente toujours un risque. Il faut éviter la cohabitation de plantes mâles et femelles, la pollinisation de la plante femelle par une plante mâle peut donner une moins bonne récolte avec des quantités moindres de têtes résineuses. Mais, loi de la nature oblige, sur 50 semences, 25 seront mâles et 25 seront femelles. Et il faut attendre à la mi-saison pour identifier les mâles des femelles. Et encore faut-il disposer des graines. Les semenciers spécialisés proposent des graines de cannabis « féminisées » ne contenant aucun chromosome mâle. Disponibles auprès de fournisseurs en ligne, les graines pourraient-elles désormais être vendues par des commerçants agréés?

Poussons un peu la réflexion. Pourrait-il y avoir des boutiques spécialisées pour les producteurs individuels de cannabis? Outre les graines, ils pourraient proposer à leur clientèle des engrais à efficacité reconnue pour le cannabis (comme le guano), des guides de culture (pour les nuls), des accessoires (pots, dispositifs d’irrigation), etc. Dans quelle mesure la nouvelle loi permettra-t-elle ces activités?

Bref, il y a matière à réflexion sur ce champ d’application de la loi, mais peu semblent s’en soucier.

Dommage.

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Retour en 1996

Les événements actuels ne sont pas sans rappeler le déluge du Saguenay de 1996.

pmbLe passage d’une importante dépression du 19 au 21 juillet provoqua des inondations meurtrières et des dégâts matériels considérables. Pendant quelques jours, les caméras étaient braquées sur cette petite maison blanche qui sut tenir le coup. Elle a depuis été transformée en musée.

Il y a presque 21 ans, le Web au Québec (comme ailleurs) faisait ses premiers pas. J’ai eu l’idée de constituer, avec l’aide de Michelle Tremblay, une page de ressources sur le site des Chroniques de Cybérie pour les populations touchées et évidemment le grand public. Faut-il rappeler qu’à l’époque il y avait encore peu de cellulaires, pas encore intelligents, que Facebook, Twitter et autres n’existaient pas, bref c’était l’Internet 1.0. Il n’a suffi que de quelques courriels à Yves Williams et à Chrystian Guy de la Toile du Québec et à Patrick Pierra de Branchez-vous! pour qu’ils relaient sur leurs propres sites la page en question, version du 1er août 1996, que voici tirée des archives. Bon nombre d’autres sites et certains médias traditionnels se sont joints à l’effort.

Ne perdez pas de temps à cliquer sur les liens affichés, après près de 21 ans, la plupart sont maintenant caducs. Mais ce qui étonne, c’est la quantité de ressources déjà disponibles en ligne à l’époque. On constate aussi la place qu’occupaient les canaux IRC (Internet Relay Chat) et les babillards électroniques.

Les choses ont certes bien changé, mais voilà un instantané de ce qu’on pouvait mobiliser à l’époque.

 

 

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Vous connaissez le coir?

Voici le temps des préparatifs pour les jardins, les plates-bandes et les potagers. Avez-vous songé à bien amender vos substrats de culture?

On connaît bien en horticulture les vertus de la sphaigne, aussi appelée tourbe de mousse, mousse de tourbe, mousse de sphaigne, bref, ce bon vieux peat moss. On l’utilise pour fertiliser les terreaux, elle sert à augmenter la capacité d’aération et de rétention en eau des sols, et constitue aussi pour certains une solution au besoin de paillis.

Ce qu’on sait moins, c’est que la sphaigne est une ressource non renouvelable. En fait, elle se renouvelle, mais il lui faut environ un siècle pour atteindre une hauteur de 5 cm. L’extraction de la tourbe est donc très réglementée. À l’état humide, c’est une matière fort utile en culture, mais si elle se dessèche, la réhydratation prend un certain temps et beaucoup d’arrosage.

Or, il existe sur le marché une solution de rechange peu coûteuse, écologique, renouvelable et d’une grande efficacité, la fibre de noix de coco aussi appelée coir. Le coir peut servir à amender le sol et à le doter d’une matière qui absorbe rapidement l’eau et dégage au besoin le précieux liquide et les nutriments aux racines des plantes. On le trouve sous forme de blocs ou de briques de fibres séchées comprimées qu’il suffit de réhydrater pour utiliser.

coir2J’ai tenté l’expérience l’an dernier avec un bloc de coir d’environ 1 pied cube à l’état sec composé de quatre sous-blocs. En l’arrosant copieusement, le matériau s’est mis à gonfler immédiatement pour donner trois pieds cubes de substrat prêt à utiliser, très fin et léger, perméable, d’une consistance facile à travailler.

Les instructions du fournisseur suggèrent de mélanger le coir au substrat existant dans une proportion 1:3 (c’est-à-dire une partie de coir pour trois parties de terreau), mais je suis persuadé qu’on peut adapter la recette aux besoins, voire même utiliser le coir comme seul substrat. Cette année, je ferai l’expérience du paillis de coir.

À ce qu’on dit, le coir est de pH neutre ce dont il faudrait tenir compte pour les plants qui aiment bien un milieu un peu acide. Il ne dégage aucune odeur, ce qui pourrait le rendre intéressant pour les utilisations à l’intérieur ou sur le balcon (plantes en pots, semis, etc.).

 

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Sécession de la Californie?

yescaliLes partisans d’un amendement constitutionnel visant la sécession de la Californie du reste des États-Unis viennent de recevoir du secrétaire d’État californien la permission de recueillir des signatures pour que la question soit proposée lors du scrutin de 2018 qui se tiendra dans cet État. Le mouvement indépendantiste californien, surnommé Calexit, a donc jusqu’au 25 juillet pour recueillir les 585 407 signatures d’électeurs inscrits nécessaires pour que la question figure sur les bulletins de vote en novembre 2018. Bien que la question de la sécession de la Californie ait déjà fait l’objet de débats, le mouvement Calexit qui prend maintenant forme a vu le jour dans la foulée de l’élection de Donald Trump à la présidence. Un récent sondage Reuters/Ipsos révélait que près d’un électeur californien sur trois appuyait l’idée de l’indépendance de la Californie.

S’il obtient l’appui des électeurs, le processus s’amorcerait par un amendement de la constitution de l’État en vertu de laquelle la Californie est une partie indissociable des États-Unis et la constitution étasunienne la loi suprême de l’État. Si elle est approuvée, la proposition prévoit la tenue d’un référendum en mars 2019 pour demander aux électeurs s’ils veulent que la Californie devienne un pays indépendant.

Mais même si la proposition est acceptée par l’électorat californien, rien ne serait pour autant gagné. La sécession exigerait un amendement de la constitution des États-Unis nécessitant l’appui des deux tiers du Congrès et des trois quarts des autres États.

La Californie, c’est près de 40 millions d’habitants et le premier État américain sur le plan du produit intérieur brut (PIB) qui surpasse d’ailleurs, soulignons-le, celui de la Russie. C’est aussi le siège d’universités de prestige, d’importants pôles technologiques et centres de recherche. Advenant la sécession, mine de rien, la Californie deviendrait la sixième économie mondiale.

Selon les partisans de la sécession, les États-Unis d’Amérique représentent trop d’éléments qui heurtent les valeurs de base californiennes, et le maintien du statut d’État fera en sorte que la Californie continuera de subventionner les autres États « à notre propre détriment et à celui de nos enfants. »  La Californie mérite mieux, selon eux.

L’argumentaire des sécessionnistes (voir le site Web) s’articule autour de neuf thèmes, soit : la paix et la sécurité; le processus électoral et la gouvernance; les échanges commerciaux et la réglementation; la dette et les impôts; l’immigration; les ressources naturelles; l’environnement; la santé et les soins médicaux; l’éducation.

Reste à voir l’accueil que réserveront la Maison-Blanche et les autres États aux velléités d’indépendance de la Californie. Déjà, dans les États du Washington et de l’Oregon, certains groupes songent à entreprendre une démarche semblable au Calexit. Et peut-on croire que l’administration Trump sera réceptive à l’idée?

 

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D’un discours à l’autre

lettre_nixonOn a beaucoup parlé du discours de Barack Obama cette semaine. Certainement un discours puissant sur le fond livré par un orateur hors pair. Le 9 août 1974, Richard Milhous Nixon  présentait sa démission comme président des États-Unis dans les circonstances qu’on connaît. Nixon n’avait jamais été un orateur doué, mais il avait ses moments. Par exemple, il a terminé son discours d’au revoir au personnel de la Maison-Blanche par ces mots :

 

Always give your best, never get discouraged,

never be petty; always remember, others may hate you,

but those who hate you don’t win unless you hate them,

and then you destroy yourself.

 

Cette phrase m’est toujours restée.

 

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